ACTU TEXTE | Diplomatie sportive française : une nouvelle feuille de route proposée

par Cynthia Angleraud

Messieurs Hadrien Ghomi et Hubert Julien-Laferrière, députés, ont remis, le 28 juin 2023, leur rapport sur la géopolitique du sport. Ce dernier ambitionne de fixer « une nouvelle feuille de route pour la diplomatie sportive française », dans le contexte, notamment, de l’accueil en France de grands évènements sportifs internationaux (GESI). Ce sont ainsi pas moins de 28 propositions poursuivant quatre axes qui sont formalisées à cette occasion.


L’influence sur la gouvernance sportive internationale


Sans grande surprise, le premier axe de propositions formulées ambitionne de « peser davantage sur la gouvernance sportive internationale ». Il est ainsi tout d’abord proposé d’augmenter le nombre de français siégeant au sein des instances sportives internationales et d’attirer davantage de sièges ou bureaux de fédérations sportives internationales. Par ailleurs, les rapporteurs proposent d’intégrer de manière accrue la durabilité et le respect des droits humains dans les critères d’attribution des GESI, d’ouvrir une réflexion sur la création d’une agence internationale du sport, de plaider pour l’adoption, par l’Assemblée générale des Nations unies, d’une résolution sur les droits humains dans le sport et de proposer la rédaction d’un « livre blanc » actualisé destiné à promouvoir le modèle sportif européen.


La place de l’international au niveau national


Le second axe, « miroir » du premier, a pour objectif de « consolider la place de l’international au sein des institutions publiques et du mouvement sportif français ». Il est proposé dans cette optique de poursuivre la montée en puissance du dispositif « French Sport Touch » (lancé en 2021 et coordonnant les acteurs français du sport à l’international), de mettre en place un annuaire des référents sur les sujets internationaux au sein des fédérations sportives nationales, d’associer plus systématiquement les représentants du mouvement sportif aux déplacements officiels et d’adopter une feuille de route pluriannuelle relative à l’accueil et à l’héritage de GESI en France. Par ailleurs, et au niveau des collectivités territoriales, il est préconisé de référencer les outils et opportunités existantes, de mettre en place une commission expérimentale dédiée au sein de l’association nationale des élus en charge du sport et d’identifier les collectivités d’outre-mer comme « actrices du sport international ». À noter également deux propositions visant à accompagner la montée en puissance de l’AFLD au niveau international et à favoriser l’enseignement de la géopolitique du sport.

 

La promotion d’un sport accessible, inclusif et durable


Ce troisième axe vise en particulier à définir une diplomatie sportive de la France, à intégrer le sport aux engagements diplomatiques relatifs à la lutte contre le changement climatique et en matière d’égalité femmes/hommes, à accroître les moyens consacrés au sport par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères ou encore à étendre le suivi des déclarations d’intention de coopérer dans le domaine du sport, à poursuivre la montée en puissance de la composante sport de l’Agence française de développement en Afrique et à réaffirmer l’engagement en faveur de la « Francophonie sportive ». Il est également proposé de faire du « esport » un axe de diplomatie, en renfor-çant spécialement les moyens alloués au niveau national, et d’intégrer le sport militaire français dans la stratégie de « sport power ».


La mobilisation des outils existants


Enfin, dans le cadre du quatrième axe destiné à « affirmer notre diplomatie économique sportive en mobilisant les outils existants », il est proposé de maximiser, pour les entreprises françaises de l’économie du sport, les opportunités suscitées par Paris 2024, d’adopter une stratégie nationale sur les investissements étrangers dans le sport (pour équilibrer opportunités et sécurité économiques), de renforcer les partenariats commerciaux avec certains pays prioritaires, d’adopter une stratégie nationale en matière de « SporTech » et de renforcer l’influence de la France sur les normes applicables en matière sportive.

 

Nicolas BLANCHARD

[Rapport sur la géopolitique du sport, enregistré le 28 juin 2023, Ass. nat. no 1448]

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