Sport Heroes, start-up au 1,7 million de membres (dont 700 000 runners) fondée en 2014, et l’Union sport & cycle, organisation professionnelle représentant le secteur marchand de la filière sport, ont présenté en mai dernier les résultats de leur observatoire du running. Ceux-ci sont issus d’une analyse big data reposant sur plus de 600 000 activités générées sur la plateforme en 2020 par 150 000 runners. À cela s’ajoute l’exploitation d’une enquête menée auprès de plus de 5 000 runners français issus de la base de données de Sport Heroes.
12,7 millions de runners dont 1,4 de néo-pratiquants
12,7 millions de Français ont pratiqué le running en 2020. Cette communauté serait composée d’une large majorité d’hommes (69 %), de personnes relativement jeunes (âge moyen de 31 ans) et parcourant en moyenne 8,9 kilomètres par sortie. Cette si particulière année 2020 n’a pas vu l’intérêt pour le running s’éroder, bien au contraire : on compterait ainsi 1,4 million de pratiquants supplémentaires. La sortie running a ainsi constitué, pour les auteurs de l’étude, « une fenêtre indispensable pour quelques minutes de liberté » en particulier lors du confinement très strict du printemps 2020. Elle aurait plus largement été « la seule alternative aux pratiques à domicile ». Le confinement aurait par ailleurs été l’occasion de se lancer pour de nombreux nouveaux adeptes : 51 % des néo-pratiquants de 2020 l’auraient fait à cette occasion, 60 % de femmes et 50 % de moins de 35 ans.
2020 : entre rupture et continuité
Si certains éléments sont restés stables, l’année 2020 a aussi été marquée par quelques nouveautés. Parmi les fondamentaux :
- des runners pratiquant avant tout pour se sentir bien dans leur corps ou l’entretenir (52 %), évacuer le stress, se défouler ou se détendre (47 %) et être en bonne santé (39 %, +5 points par rapport à 2019) ;
- une pratique de plus en plus connectée : 77 % des runners utilisent une montre connectée et 54 % leur smartphone. Garmin tire son épingle du jeu avec 72 % de runners connectés adeptes de cette marque ;
- l’affirmation de l’utilisation des applications de running afin d’analyser ses performances (87 %) et de suivre l’historique de ses séances (85 %).
Au rayon des nouveautés, 2020 aura vu une modification dans les horaires de pratique avec des sorties plus nombreuses le matin (33 %, + 6 points) et l’après-midi (26 %, + 7 points) que le soir (25 %, – 8 points). La pratique en groupe s’est par ailleurs fortement réduite (69 %, – 12 points) et les considérations de santé mentale et de bien-être encore plus affirmées.
Tendances émergentes et données de consommation
Parmi celles-ci, on retrouve notamment le phénomène « parti pour durer » des courses connectées : 53 % des runners y ont pris part en 2020 et 26 % indiquent qu’ils continueront à le faire quand la situation sanitaire sera revenue à la normale. Autre tendance, l’affirmation des convictions écologiques des runners : 87 % d’entre eux accordent une note d’au moins 7/10 à leur rapport à l’environnement… Une conviction qui reste cependant à transformer en actes notamment en adoptant des comportements d’achats plus responsables. L’étude fournit aussi de riches enseignements sur la consommation des runners. Ces derniers choisissent ainsi leurs chaussures avant tout pour des considérations de confort (57 %) et de qualité d’amorti (50 %) bien avant… le prix (22 %). Ils indiquent dépenser en moyenne 113 euros pour l’achat de leurs chaussures, un prix stable par rapport à 2019 (108 euros) mais assez largement variable selon le profil des runners.
Malgré la crise sanitaire et l’annulation de 80 % des courses sur route, l’intérêt et la pratique du running par les Français ne se seront donc pas démentis en 2020. Mieux : les perspectives s’annoncent plutôt porteuses avec 71 % des pratiquants indiquant vouloir maintenir leur niveau de pratique une fois la situation sanitaire revenue à la normale et 25 % d’entre eux indiquant vouloir pratiquer plus régulièrement à l’avenir.
Christophe Lepetit
[Observatoire du running Sport Heroes et Union sport & cycle]