Plusieurs annonces ont été faites ces dernières semaines au sujet de la diffusion des compétitions féminines de football, tant au niveau national (D1 Arkema) qu’au niveau international (rencontres de l’équipe de France hors compétitions officielles, Coupe du monde féminine 2023). Rapide tour d’horizon.
La D1 Arkéma nouvelle version reste sur Canal+
La Fédération française de football (FFF) a annoncé avoir trouvé acquéreur pour les droits de retransmission du championnat de D1 Arkéma, dont le contrat arrivait à échéance au 30 juin 2023. Lancé dans le sillage de l’annonce d’un vaste plan de réformes du football professionnel féminin1, l’appel d’offres avait dans un premier temps été déclaré infructueux à la suite de la remise des offres au 2 mai. Cela avait alors ouvert la possibilité à la FFF de négocier de gré à gré avec le(s) diffuseur(s) intéressé(s). Le 13 juin dernier, Philippe Diallo annonçait ainsi la conclusion d’un accord avec le groupe Canal+, déjà titulaire des droits sur la période 2019-2023. Initialement prévue sur quatre ans (2023-2027), la durée du cycle a été allongée de deux années (jusqu’en 2029), suivant une tendance observée généralement en France comme ailleurs dans le monde. Les deux affiches « premium » de chaque journée seront diffusées sur l’une des antennes de Canal+ (le vendredi et le dimanche soir à 21 heures). Canal+ diffusera également les quatre rencontres des nouveaux play-off (deux demi-finales, la petite finale et la finale décernant le titre de Champion de France). Les autres rencontres seront de leur côté diffusées sur Dailymotion détenu par Vivendi, la maison-mère du groupe Canal+.
France Télévision et M6 diffuseront les Bleues hors tournois officiels…
Commercialisés dans le même temps, les droits des rencontres de l’Équipe de France d’Hervé Renard hors compétitions officielles ont également trouvé leurs diffuseurs. Le duo composé de France Télévisions et du groupe M6 diffusera ainsi les rencontres de la nouvelle Ligue des nations féminines de l’UEFA, les matchs de qualification à l’Euro 2025 et à la Coupe du monde 2027 ainsi que les matchs amicaux sur la période 2023-2027. Toutes les rencontres se déroulant en prime time seront ainsi diffusées sur les antennes de France 2, France 3 ou W9, soit une exposition 100 % en clair. Au total, le quotidien L’Équipe indique que le montant des droits de la D1 Arkéma et des rencontres de l’équipe de France hors compétitions officielles passeraient de 4,5 à 5,3 millions d’euros annuels, soit une augmentation de 17,8 %.
… Ainsi que la Coupe du monde 2023 !
Enfin, un autre dossier s’est également dénoué dans le courant du mois de juin. Bien que Gianni Infantino, président de la FIFA, ait laissé planer la menace peu crédible d’une non-diffusion, la Coupe du monde féminine 2023, qui se déroulera du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande, sera bel et bien visible en France (comme sur l’ensemble des autres grands marchés européens) sur les antennes de France Télévision et du groupe M6 également. Cet accord a été rendu possible grâce à la mobilisation de l’Union européenne de radio-télévion (UER) qui a signé un accord avec la FIFA intégrant les droits de la compé-tition et plus largement la diffusion régulière de football féminin. Le montant des droits serait inférieur à 10 millions d’euros, un tarif que la FIFA jugera probablement décevant mais qui s’explique notamment par le fait que les rencontres auront lieu à une période et à des horaires peu propices aux chaînes européennes. Cet accord vient clore ce « dossier » dans lequel il convient de souligner l’implication volontaire et importante de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui aura « mouillé le maillot » pour mobiliser les diffuseurs français et trouver une sortie par le haut satisfaisant tout le monde.
Christophe LEPETIT
[https://www.fff.fr ; https://www.ebu.ch]