ACTU | ÉCONOMIE : Les transferts internationaux : changements structurels ou conjoncturels ?

par Gallot

La FIFA a publié début 2022 son traditionnel rapport « Global Transfer Report » revenant sur l’activité enregistrée en 2021 sur le marché des transferts internationaux. Parmi les enseignements de ce rapport : si les clubs ont eu besoin de renouveler leurs effectifs en 2021 – comme en témoigne un nombre total de transferts identique à celui enregistré en 2019, année pré-covid-19 – , les contraintes économiques nées de la crise sanitaire les ont poussés à éviter les transferts avec indemnités, s’orientant plutôt vers des transferts de joueurs en fin de contrat ou des prêts de joueurs.

Un nombre de transferts qui revient à son niveau pré-covid

Le nombre de transferts internationaux s’est établi à 18 068 au total en 2021. Ce chiffre comprend tous les transferts au sens de la FIFA, c’est-à-dire, toutes les migrations d’un joueur d’un club issu d’une association membre vers un club d’une autre association membre (exemple : de la France vers l’Angleterre). Sont donc inclus les prêts, les retours de prêt, les transferts permanents mais égale- ment le changement d’équipe d’un joueur sans contrat, ceci constituant un transfert au sens premier du terme quand bien même il ne suppose pas de versement d’indemnité.

Ce volume de migrations revient au niveau de 2019 (18 080) après une baisse en 2020 du fait de la survenue de la pandémie de covid-19 (17 190 soit 4, 9 %).

… mais dont la répartition a évolué du fait de l’adaptation des clubs…

Selon toute vraisemblance, la pandémie a par ailleurs causé des évolutions inédites au cours des mercatos des deux dernières années, comme l’illustrent les situations de certains grands noms du football mondial qui sont désormais en fin de contrat et donc libres de s’engager où ils le souhaitent pour la prochaine saison comme Paul Pogba, Luka Modric ou Kylian Mbappé. En termes de type de transferts, on voit en effet qu’en 2021, la part des transferts concernant des joueurs sans contrat a fortement augmenté, passant de 62,7 % en 2020 à 66,8 % alors qu’elle baissait tendanciellement depuis 2015 (68,1 %). Dans le même temps, la part des prêts a fortement diminué, passant de 16,1 % en 2020 à 13,1 % en 2021. Les prêts semblent ainsi avoir été une réponse ponctuelle à la crise sanitaire en 2020, en attendant que les contrats des joueurs arrivent à expiration en 2021 et après.

… entraînant une diminution conséquente du versement d’indemnités

Concernant les indemnités de transferts, celles-ci sont devenues moins fréquentes et moins élevées qu’avant la crise, retrouvant des niveaux plus proches de celui observé au début des années 2010. En 2021, seuls 12,3 % des transferts impliquaient le versement d’indemnités. C’est le plus bas niveau depuis 2014. Dans le même temps, l’indemnité de transfert médiane a été de 300 000 dollars, soit le même niveau qu’en 2011. Ces deux effets conjoints, volume et prix, entraînent mécaniquement une forte diminution du montant total des transferts internationaux : de 7,35 milliards de dollars en 2019 à 5,63 milliards de dollars en 2020 pour atteindre finalement 4,86 milliards de dollars en 2021, soit -33,8 % en 2 ans.

Maxence FRANCESCHI

[https://www.fifa.com]

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