L’Institut national de la jeunesse et publié une nouvelle version des chiffres clés de la vie associative. Selon cette étude, on dénombrait environ 1,3 million d’associations actives en France en 2018 dont un quart d’associations sportives, premier secteur représenté.
Baisse du nombre d’associations non employeuses
Ce nombre est en baisse de près de 15% par rapport à 2017 (1,5 million). Cette baisse s’explique par la disparition de nombreuses associations non employeuses : ces dernières étaient plus d’1,3 million en 2017 contre 1,1 million en 2018 (- 18%). En revanche, le nombre d’associations employeuses a augmenté sur la même période, passant de 159 000 à 170 000 entre 2017 et 2018. L’étude de l’INJEP fournit également un certain nombre de données économiques relatives au secteur associatif français. Ce dernier représenterait 1,8 million de salariés en 2021, un chiffre stable par rapport à 2017. Le bénévolat associatif tendrait lui à baisser ces dernières années avec un taux de bénévolat associatif touchant toutes les générations mais plus particulièrement les plus âgées. Un phénomène pouvant notamment s’expliquer par la crise sanitaire.
Un secteur sportif globalement dynamique
Le rapport permet d’analyser plus spécifiquement le sport. Ainsi, on y apprend que la baisse du nombre d’associations y est moins marquée que pour les autres secteurs (de l’ordre de 10 % entre 2017 et 2018). Les associations sportives représentaient 24% des associations en 2019, soit environ 360 000 structures, contre 25% en 2023 (325 000 structures). On note également un taux de création d’associations en augmentation ces dernières années. Le sport était le troisième secteur créant le plus de structures en 2017 avec 16% des associations créées. En 2021, le sport se classe au 2e rang et représente 17% des associations créées. Dans le même temps, le sport compte désormais pour 7% des emplois associatifs en 2018, soit environ 130 000 emplois, contre 5% en 2017 (moins de 100 000 emplois). Enfin, le bénévolat reste un pilier incontournable des associations sportives qui captaient 26% du volume de travail bénévole en 2017 contre 31% en 2018. Le secteur sport est le secteur représentant le plus gros volume horaire bénévole en France, avec une équivalence en ETP située aux environs de 180 000, un chiffre plus élevé que le nombre d’emplois associatifs sportifs.
Quels enjeux pour l’avenir ?
La comparaison des deux études de l’INJEP permet d’identifier un certain nombre d’enjeux pour le secteur associatif français et, a fortiori, pour le secteur sport. De nombreuses questions se posent en termes de renouvellement des élus ou de féminisation des instances dirigeantes notamment (seulement 24 des associations sportives disposent d’une présidente en 2018). Plusieurs chiffres mettent également en évidence une professionnalisation grandissante du secteur associatif, matérialisée par un recours croissant à l’emploi. Jusqu’au milieu des années 2010, les associations non employeuses étaient les plus dynamiques, une tendance qui semble désormais s’inverser alors que la part des associations employeuses augmente depuis 2016. Enfin, le modèle économique des associations évolue à mesure que les sources de financement privé se diversifient, un constat encore plus criant dans le secteur sport, qui n’attire que 8% des dons faits aux associations en 2021 (soit environ 384 millions d’euros). On notera d’ailleurs que malgré la disparition de 200 000 associations entre les deux éditions des chiffres clés de 2019 et de 2023, le budget du secteur associatif, lui, est passé de 113 à 125 milliards d’euros sur la période soit une hausse de plus de 10%.
Arthur Roudaut
[https://bit.ly/3mmSTG3 ; https://bit.ly/41kA2um]