ACTU ECONOMIE | L’EOSE publie un rapport sur la féminisation du corps arbitral à l’échelle européenne

par Cynthia Angleraud

Le 18 mai, un rapport a été rendu public par l’observatoire européen du sport et de l’emploi (EOSE), organisation internationale représentant 25 pays membres de l’Union européenne. L’étude s’inscrit dans le cadre du programme WINS, coordonné par l’EOSE et financé par les fonds Erasmus+ de l’Union européenne. D’autres acteurs sont mobilisés en soutien, à l’image de l’Association française du corps arbitral multisports (AFCAM), du Comité national olympique néerlandais ou encore de l’université de Portsmouth (Angleterre). Ce consortium transnational est chargé d’assurer le déploie- ment du programme WINS, dont l’objectif est de faire progresser la féminisation du corps arbitral en Europe. Lancé en 2020, le projet est à l’origine de nombreuses publications, à l’image du rapport de recherche dévoilé le mois dernier. Ledit rapport vise à explorer les inégalités de genre autour des terrains et propose un certain nombre de mesures afin de favoriser la représentation des femmes au sein des corps arbitraux. Le document publié par l’EOSE mêle recherche académique et données quantitatives récoltées via un questionnaire déployé dans 64 pays. La France est le pays le plus représenté puisque 23 % des 3 624 répondantes au sondage sont natives de l’Hexagone.

 

Des progrès visibles, des inégalités persistantes

Les données recueillies mettent en évidence un certain nombre de signaux positifs. D’abord, les officielles semblent généralement satisfaites de leur engage- ment en tant qu’arbitres puisque 70 % d’entre elles ne trouvent aucun point négatif à leur fonction d’arbitre. Ensuite, une grande majorité (78 %) des femmes interrogées pense qu’elles sont traitées de la même manière que les hommes. Environ deux tiers des répondantes pensent d’ail- leurs que les opportunités de carrière sont les mêmes pour les hommes que pour les femmes au sein du corps arbitral. Enfin, 78 % des arbitres questionnées se sentent pleinement acceptées dans leur sport, mais seulement 40 % pensent que leur sport lutte efficacement contre les discriminations liées au genre. Le rapport identifie cependant des axes de progression pour les années à venir. En premier lieu, il se pose la question de l’élimination des violences faites aux arbitres puisque 68 % d’entre elles estiment avoir été victimes de maltraitance au cours de leur carrière. La deuxième inégalité persistante concerne les tenues fournies aux arbitres dans le cadre de leurs fonctions.

En effet, deux tiers des arbitres interrogées indiquent que leur sport ne prévoit pas de tenues spécifiques pour les femmes. Pour terminer, il semble exister un enjeu autour des questions de formation et de transmission entre les générations d’arbitres. Ainsi, seulement un tiers des répondantes déclare être accompagnées par une mentore, alors que 54 % des arbitres souhaiteraient être encadrés.

 

Quelles perspectives d’avenir ?

Afin de pallier les carences évoquées précédemment, le rapport WINS formule une vingtaine de recommandations à l’attention des instances dirigeantes politiques et sportives. Les recommandations prospectives sont scindées en trois catégories : court, moyen et long terme. Le rapport contient également une liste d’actions structurantes devant être intégrées dans chaque catégorie précitée. Ces actions incluent, entre autres, l’amélioration de la couverture médiatique des arbitres féminines, l’augmentation de la protection des femmes dans le cadre de leur maternité ainsi que l’ouverture des fonctions d’arbitrage aux sportives de haut niveau.

 

Arthur ROUDAUT

[https://www.wins-sport.eu]

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