ACTU | ECONOMIE : Paris 2024 et la SOLIDEO présentent leur révision budgétaire

par Cynthia Angleraud

Le Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 et la société de livraison des ouvrages olympiques et paralympiques (SOLIDEO) ont présenté courant décembre leur révision budgétaire. Alors que l’inflation née du redémarrage des économies mondiales et des conséquences de la guerre en Ukraine suscitait de nombreuses inquiétudes et que certains projets (telles que les cérémonies d’ouverture) annoncés courant 2022 faisaient craindre un dérapage, le budget reste, pour le moment, maîtrisé.

Un budget global de 8,78 milliards d’euros

Au total, le budget révisé consolidé des Jeux s’élève à 8,78 milliards d’euros. Celui-ci se décompose en deux parties bien distinctes : le budget de la SOLIDEO, entité chargée de piloter la construction ou la rénovation des ouvrages olympiques, et le budget du Comité Paris 2024, chargé de l’organisa- tion de l’évènement lui-même. Si ces deux entités œuvrent conjointement à la prépa- ration et à l’organisation des Jeux, elles n’en restent pas moins juridiquement distinctes et présentent des modalités de financement radicalement différentes.

Un budget de 4,4 milliards d’euros pour la SOLIDEO

D’après Nicolas Ferrand, directeur général exécutif, en dehors des aléas liés à la guerre en Ukraine et de la crise sanitaire, le budget de la SOLIDEO reste « parfaitement en ligne avec le budget annoncé initialement en euros constants 2016 ». Pour tenir compte de l’inflation, l’instance a procédé à une seconde indexation. Son conseil d’administration a ainsi validé une révision de la maquette financière initiale de 140,3 millions d’euros portant le total des financements publics à 1,7 milliards d’euros. À cela s’ajoutent 100 millions d’euros de fonds publics ne transitant pas par la SOLIDEO ainsi que 2 milliards d’euros d’investissements privés (intégrant des recettes de charges foncières). Au total le coût des ouvrages nécessaires aux Jeux s’établit à 3,8 milliards d’euros. À celui-ci s’ajoutent des financements complémentaires publics (400 millions d’euros) et privés (200 millions d’euros) fléchés vers des investissements non nécessaires aux Jeux mais ayant été souhaités par certains maîtres d’ouvrage. Le budget global de l’ensemble des ouvrages olympiques s’établit in fine à 4,4 milliards d’euros dont 50 % d’argent public. L’État s’avère le principal contributeur public (1 152 millions d’euros) devant la ville de Paris (169,7 millions d’euros) et la région Ile-de-France (168,4 millions d’euros).

Un budget de 4,38 milliards d’euros pour le COJO

Le conseil d’administration de Paris 2024 a de son côté entériné une augmentation de 10 % de son budget (mais seulement 5 % hors inflation), portant le total à 4,38 milliards d’euros. Ce montant tient compte de l’ensemble des évolutions décidées concernant le concept des Jeux ainsi que les principaux risques identifiés par le comité d’audit. Du côté des recettes, les Jeux s’appuient sur trois piliers : la contribution du Comité international olympique (CIO) et des partenariats TOP (1,24 milliard d’euros), la billetterie et les hospitalités (1,42 milliard d’euros) et les partenariats domestiques (1,23 milliard d’euros dont 80 % sont réalisés fin 2022). Dans ce nouveau budget, à l’équilibre, les contributions publiques s’élèvent désor- mais à 171 millions d’euros (un peu moins de 4 % du total), un montant en hausse de 71 millions d’euros destinés à financer les Jeux paralympiques. Celle-ci est prise en charge par l’État (44,5 millions d’euros), la Métropole du Grand-Paris (15 millions d’euros), la ville de Paris et la région Ile-de- France (5,6 millions d’euros chacune). Pour maîtriser son budget, Paris 2024 a indiqué avoir réalisé un travail d’optimisation des dépenses, en collaboration avec le CIO, afin d’identifier des sources d’économies, notamment sur l’exploitation des sites de compétition et de non-compétition (baisse du nombre de jours d’opérations sur le village des athlètes) ou sur les transports. Certaines dépenses augmentent, notamment la sécu- rité (+25 millions d’euros) et la cybersécurité (+10 millions d’euros). La réserve pour aléas destinée à faire face à de nouveaux risques, a de son côté été maintenue à 200 millions d’euros. Avec cette révision budgétaire, Paris 2024 indique « basculer sereinement dans la phase de livraison opérationnelle de l’évènement ».

Christophe Lepetit

[https://www.sports.gouv.fr]

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