Le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges a présenté début mai les résultats de l’étude sur les besoins et les attentes des acteurs du sport français. Celle-ci a été coordonnée par l’Association nationale des élus en charge du sport (ANDES) en collaboration avec l’Agence nationale du sport (ANS), le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le Comité paralympique et sportif français (CPSF), l’Union sport et cycle (USC) et le ministère des Sports.
L’objectif poursuivi était double : d’une part, travailler sur les tendances d’évolution du sport au cours de la période 2000/2020 ; d’autre part, identifier les évolutions possibles à l’horizon 2035 en vue de formuler des recommandations stratégiques de nature à orienter l’action publique.
Point méthodologique
Pour mener à bien cette mission, les équipes du CDES se sont appuyées sur divers matériaux. Tout d’abord, l’analyse de plus d’une centaine de documents ou études produits par différents acteurs au niveau national et régional. Ensuite, une consultation large des acteurs sportifs par le biais d’un questionnaire électronique ouvert relayé par les commanditaires de l’étude et ayant réuni plus de 1 000 réponses. Enfin sur des consultations plus ciblées d’experts et représentants du secteur par le biais de 25 entretiens individuels, 3 tables rondes thématiques (sur les sujets « santé-bien-être », « environnement » et « technologies ») et un groupe d’experts transverses.
Préoccupations des acteurs
À court terme, cinq préoccupations principales sont ressorties : la crise sanitaire et ses effets ; les incertitudes économiques et financières ; la mutation de l’engagement bénévole et les problématiques d’emploi et de formation ; l’héritage des Jeux de Paris 2024 ; les problématiques de gouvernance du sport. À moyen terme, les acteurs ont en revanche fait état d’inquiétudes plus structurelles parmi lesquelles les changements de mode de vie et leurs conséquences sur les activités sportives, les problématiques de santé publique et les opportunités qu’elles offrent, l’élargissement de la fracture sociale et le rôle que le sport peut jouer en la matière, la digitalisation de la société et ses implications en matière sportive et enfin le dérèglement climatique et ses impacts sur la pratique d’activités physiques et sportives.
Des recommandations regroupées en trois scénarios
Sur cette base, les auteurs du rapport ont formulé un ensemble de recommandations stratégiques en vue d’orienter les décisions de politiques publiques. Celles-ci sont regroupées au sein de trois scénarios :
- Un scénario d’adaptation : impacté par le creusement de la fracture sociale, la dégradation de la santé publique et l’accélération de la détérioration de l’environnement, le sport devra procéder à une vaste adaptation. Trois grands éléments ont été listés pour agir en ce sens : reconnaître le rôle social du sport ; faire de la prévention de l’apparition de certaines pathologies par l’utilisation du sport une priorité nationale ; engager le sport dans la cause climatique.
- Un scénario de transition : celui-ci vise- rait à garantir à toutes et tous un droit à la pratique physique et sportive, ce qui pourrait passer par le fait de la placer au cœur d’un nouveau mode de vie de la population française, la poursuite de l’évolution du modèle d’organisation du sport et le fait de faire du sport un secteur exemplaire sur divers sujets (environnement, éthique).
- Un scénario de transformation : ce dernier viserait à mettre en place un véritable modèle de coopération à tous les étages du sport en travaillant sur la transversalité dans certains domaines prioritaires (éducation, santé) mais aussi en engageant une véritable planification écologique et d’aménagement et en saisissant les opportunités offertes par le sport afin de le mettre au service de la mise en place d’un modèle social basé non plus sur la compétition mais sur la coopération.
Christophe LEPETIT
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