François Alaphilippe, co-fondateur du CDES, s’en est allé

par Gallot

Le Centre de Droit et d’Economie du Sport est en deuil.

François Alaphilippe, co-fondateur du CDES aux côtés de Jean-Pierre Karaquillo en 1977, s’en est allé ce jeudi 4 novembre 2021 dans sa 80ème année.

Professeur agrégé de droit privé à l’Université de Limoges, il eut l’âme d’un visionnaire et d’un pionnier, à une époque où le droit et l’économie du sport n’étaient pour beaucoup qu’un aimable passe-temps.

Il fût un précurseur en la matière, en France mais également à l’international, non seulement en investiguant un champ de recherche jusqu’alors quasi inexploré mais aussi en ayant et promouvant une approche pluri-disciplinaire de ces questions.

Véritable force de la nature intellectuelle, il sût concilier une rigueur scientifique imparable avec un amour du sport -et avant tout des sportifs- qui ne se sont jamais démentis. C’est “de son temps” que furent créées en 1987 la Revue Juridique et Economique du Sport (aujourd’hui Jurisport) ou encore -et surtout- en 1984 la première formation destinée aux cadres administratifs du Mouvement sportif (aujourd’hui le Master 2 Droit, Economie et Gestion du sport) qui accueille cette année sa 38ème promotion. Les quelques 700 étudiants qui se sont succédés au sein de cette formation, qu’ils aient eu ou non le bonheur de bénéficier de ses enseignements, lui doivent beaucoup et sont tous aujourd’hui un peu orphelins d’un père spirituel.

C’est également son sens de l’engagement qui le poussa à s’investir au sein du Mouvement sportif en redonnant tout d’abord à son sport d’origine, le cyclisme. Il devint ainsi Président de la Fédération Française de Cyclisme pour un unique mandat (1989-1993) avant de servir en tant que Secrétaire Général du Comité National Olympique et Sportif Français de 1993 à 2001, comme conciliateur du CNOSF à partir de 1992 ou encore en tant qu’arbitre au sein du Tribunal arbitral du sport (TAS).

Ayant compris que le dialogue social était l’une des pièces manquantes du puzzle institutionnel sportif français, il fût à l’origine de la création du Conseil Social du Mouvement Sportif (CoSMoS) qu’il porta sur les fonts baptismaux en 1997 et présidât jusqu’en 2007. C’est sous son impulsion que fût signée la Convention Collective Nationale du Sport en 2005, véritable reconnaissance d’une certaine spécificité du sport et… de la ténacité de son instigateur ! Celle-ci régit désormais les relations sociales au sein de la branche sport qu’il aura donc fait officiellement reconnaître. Pour mémoire, le CosMos, compte aujourd’hui près de 7 000 membres !

C’est lorsqu’ils s’en vont que l’on mesure véritablement la trace que laissent les bâtisseurs. François Alaphilippe en était assurément un.

Qu’il soit mille fois remercié pour ce qu’il a donné au sport et, très égoïstement, pour avoir contribué à la réalisation de cette idée un peu folle qu’est le CDES…

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