ACTU | ECONOMIE : SOBRIETE ENERGETIQUE : LE MINISTERE DES SPORTS LANCE UN GROUPE DE TRAVAIL

par Cynthia Angleraud

L’été 2022 aura été celui de tristes records sur le plan climatique avec la succession de plusieurs épisodes canicu¬laires, la survenance d’orages particulière¬ment violents et une sécheresse spéciale¬ment marquée un peu partout en France. C’est dans ce contexte que, quelques semaines après sa nomination au sein du gouvernement d’Élisabeth Borne, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, ont lancé le groupe de travail « sports » sur la sobriété énergétique.

Double urgence

Le lancement de ce groupe de travail s’inscrit dans le contexte d’une double urgence. Une urgence de très court terme, tout d’abord, trouvant son origine dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie : être en mesure de réduire la consomma­tion énergétique afin de ne pas risquer d’aggraver les pénuries (voire les coupures de courant) que notre pays ne manquera pas de connaître cet hiver en raison des restrictions imposées par la Russie. Une urgence de court terme, ensuite, le moyen terme n’étant pas réellement adapté : lancer enfin un plan d’adaptation du sport à un contexte climatique en évolution très rapide.

Objectifs ambitieux et approche collective

Les objectifs annoncés par le gouvernement dans le cadre de son plan de sobriété éner­gétique sont ainsi relativement clairs, même s’ils éludent (volontairement ?) les enjeux visant à « passer l’hiver » : réduire de 10 % la consommation d’énergie d’ici 2024 et de 40 % d’ici 2050. Des objectifs auxquels le secteur sport va devoir se conformer et qui ont poussé au lancement, le 30 août dernier, du groupe de travail « sports ». Celui-ci réunit plusieurs acteurs : les ministres, les princi­paux acteurs institutionnels du sport français (Comité national olympique et sportif fran­çais, Comité paralympique et sportif français, Agence nationale du sport, ligues et clubs professionnels), des représentants des grands évènements sportifs internationaux organisés en France (dont Paris 2024), des élus de collectivités territoriales, des représentants du monde économique et des experts.

Premiers axes de réflexion

À l’occasion de la première réunion fin août, plusieurs pistes et axes de travail ont d’ores et déjà pu être mis en évidence :

  • tout d’abord, la nécessité de travailler sur le chauffage (43 % de la consommation d’énergie du secteur). Sur ce point, la possi­bilité de moduler son utilisation dans les enceintes sportives comme les gymnases, les stades et arénas, les espaces d’hospitalités du sport professionnel ou les salles de sport semble une piste privilégiée. La réduction de la température ou la limitation de l’usage de l’air conditionné ont ainsi été évoquées ;
  • la question de l’éclairage (18 % de la consommation d’énergie du secteur) ensuite avec la possibilité d’engager rapi­dement un travail collectif visant à réduire l’éclairage des enceintes avant, pendant et après les rencontres ;
  • la question des transports (émettant plus de 80 % des gaz à effet de serre) enfin avec la possibilité de favoriser le covoiturage, l’usage de mobilités douces ou encore le travail entre acteurs du sport professionnel et collectivités territoriales pour proposer une offre gratuite de transports en commun les jours de match.

Le calendrier fixé par les ministres prévoit de remettre la feuille de route avec des mesures fortes pour la fin septembre. Longtemps réfractaires à s’emparer du sujet (parce que paralysé par la peur du changement ?), les acteurs du sport français n’ont donc plus d’autres choix que d’évoluer vite et fort sur ces sujets. Le lancement de cette réflexion collective et concertée semble aller dans le bon sens… à condition, bien entendu, de ne pas faire qu’effleurer les sujets mais de les traiter avec le sérieux et l’importance qu’ils méritent !

 

Christophe LEPETIT

[https://www.sports.gouv.fr]

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